Ah, les orangs-outans ! Rencontrer ces « hommes de la forêt » (oui, littéralement, « orang hutan » en malais et en indonésien, cela signifie homme de la forêt), c’est souvent un rêve…

Ils sont tellement impressionnants et semblent si proches de l’homme : les voir évoluer dans les arbres, deviner leur arrivée aux bruits de la forêts et à leurs cris, observer leurs nids à la cime des arbres, les voir jouer ou porter leurs petits, s’enfiler des dizaines de bananes, c’est une expérience que je vous souhaite de vivre au moins une fois.

Avec bien sûr une précision de taille, gardons toujours en tête que ce sont des animaux sauvages, et en danger. Aussi, le but est de choisir une option la moins invasive possible.

Ok, on part où alors ?

Alors les possibilités sont assez limitées puisque les orangs-outans vivent en Indonésie et en Malaisie. Uniquement. Certaines régions sont beaucoup plus accessibles que d’autres, d’abord en terme de transports, mais aussi en terme de budget. Petit panorama ici pour vous aider dans votre choix de destination :

En Indonésie

1> En Indonésie, on pourra se rendre sur l’île de Sumatra dans le Gunung Leuser National Park au nord de l’île. Le « point de base » est souvent Bukit Lawang, village touristique qui marque l’entrée du parc. Il y a aussi Ketambe, que je ne connais pas. De là, on part avec un guide randonner en forêt, à la demi-journée, à la journée, ou pour plusieurs jours avec des bivouacs au coeur de la forêt. Vous aurez la chance de rencontrer des orangs-outans dans leur cocon naturel, on a souvent la chance d’en croiser plusieurs. A noter, jusqu’à il y a peu, il y avait à Bukit Lawang une plateforme de nourrissage, où des rangers apportaient des bananes deux fois par jour, mais elle n’existe plus pour le moment.

En randonnant, vous devriez aussi voir de nombreux macaques, des gibbons, des oiseaux, des papillons ou encore des insectes en tous genres… Le parc abrite également quelques derniers tigres, rhinocéros, léopards et éléphants, mais malheureusement je doute que vous en rencontriez.

Accès : plutôt facile, car Bukit Lawang est à 3h environ de la grande ville de Medan.

Budget : très accessible, car il suffit de loger à Bukit Lawang où les options sont bon marché, et de faire des randonnées en forêt avec un guide (à partir de 250 000 rph en général).

Toujours en Indonésie, à Kalimantan qui est la partie sud de l’île de Bornéo :

2> Vous pourrez rencontrer des orangs-outans dans le parc de Tanjung Puting, où l’on vogue en « klotok » pendant plusieurs jours. On vogue sur un bateau sur 3 ou 4 jours, pour rejoindre plusieurs lieux très fréquentés par les orangs-outans, dont 3 plateforme de nourrissage. J’ai adoré ce périple entre eau & forêt et je vous en parle ici plus en détails.

Accès : Moins évident que Sumatra car il faut prendre un vol pour Pangkalan Bun (moins bien desservi que Sumatra) et prévoir un séjour de plusieurs jours dans la région.

Budget : +++ car les séjours sont proposés la plupart du temps à 100 US$ par jour et par personne. Mais c’est vraiment une très belle expérience.

3> Je ne connais pas encore ce coin, mais dans les environs de Balikpapan il semble qu’il y ait plusieurs lieux où vivent les orangs-outans : en remontant en bateau la rivière Mahakam, dans le centre de réhabilitation du Samboja Lodge, ou encore dans le parc national de Kutai. 

En Malaisie cette fois, au nord de l’île de Bornéo :

4> Au Semenggoh Wildlife Center, à deux pas de Kutching dans le Sarawak. Les deux sessions de nourrissage quotidien ont lieu à 9h et à 15h.

5> Au nord-est de Bornéo dans la région de Sabah, à Sepilok où il y a également un centre de réhabilitation, et deux sessions de nourrissage chaque jour, à 10h et 15h.

A priori, sur ces deux derniers lieux côté Malaisie, l’affluence est beaucoup plus conséquente qu’à Kalimantan ou qu’à Sumatra. Espérons que ça n’altère pas trop le calme de la forêt et la vie des orangs-outans.

Car on le sait tous, les orangs-outans sont une espèce en grand danger (100 000 orangs-outans auraient disparu à Bornéo entre 1999 et 2015). Les zones de forêt qui rétrécissent, les zones de culture de palmiers à huile qui s’étendent toujours plus, le braconnage ou encore l’utilisation des hommes de la forêt en tant qu’ « animaux de compagnie » (oui oui, l’humain est tombé bien bas) sont encore tristement d’actualité. Voici quelques articles intéressants :

• Le Monde : Les orangs-outans, un déclin inéluctable
• France Info TV : Les orangs-outans, premières victimes de l’huile de palme
• Paris Match : Non, les orangs-outans ne sont pas de plus en plus nombreux
• Géo : A Bornéo, une forêt peuplée d’orangs-outans bientôt sauvée grâce à la création d’une réserve ?
• D’ailleurs, si vous ne connaissez pas le travail de l’association Kalaweit, qui rachète des hectares de forêt pour protéger  orangs-outans, gibbons, ours etc, je vous encourage à cliquer ici